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> témoignages sur le terminal de Qalandiya





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autres photos:
> "Qalandiya new terminal" par Roni Hammerman 03/01/06 [pdf 368Ko]













<< page originale en anglais sur www.stopthewall.org







Checkpoints, Portails et Terminaux -
La ghettoïsation raciste au 21e siècle

Credit: Campagne Civile Palestinienne contre le Mur de l'Apartheid
Date: 7 janvier 2006.



qalandia ghetto ramallah

Ci-dessus: les checkpoints ("terminaux") et les portails fortifiés sont un élément-clé du Mur de l'Apartheid et de la ghettoïsation du peuple palestinien. L'oppression raciste et l'humiliation quotidienne s'intensifient pendant que les forces d'occupation israéliennes construisent une série de checkpoints fortifiés. Disséminés à travers la Palestine, ils contrôlent et régulent tous les mouvements des palestiniens. Cette photo montre une vue d'ensemble du checkpoint fortifié de Qalandiya, ainsi que la ghettoïsation de Ramallah et de Qalandiya.


qalandia humiliation

Ci-dessus: L'humiliation et la frustration caractérisent la vie quotidienne des palestiniens. Avec un contrôle et une domination orwelliens, les forces d'occupation réduisent les Palestiniens à l'état d'animaux gardés par des systèmes de portails et de barrières. La photo ci-dessus montre l'ancienne entrée du checkpoint de Qalandiya.


qalandia checkpoint

Ci-dessus: Cette image montre la construction du nouveau checkpoint fortifié de Qalandiya. Il est construit sur des terres palestiniennes récemment confisquées. Ces portails et checkpoints fortifiés sont conçus pour morceler la Palestine en Bantustans et ne donner aux gens comme seul avenir que ghettos et enfermement.


qalandia new

Ci-dessus: "Bienvenue au Nouveau Terminal". Une nouvelle tragédie palestinienne est entrain d'être mise-en-place par la puissance occupante. Les checkpoints visent à détruire chez les palestiniens leur amour-propre, à briser leur esprit et leur mouvement de résistance. Pourtant, à l'encontre des intentions sionistes, ces checkpoints et portails stimulent de nouvelles formes de lutte.


kalandia

Ci-dessus: Un système de portes métalliques tournantes, détecteurs de métal et avec un dédale de corridors métalliques coûte environ 120 à 170 milions de shekels par checkpoint fortifié.


kalandia

Ci-dessus: Des voitures palestiniennes attendent des heures interminables aux checkpoints entourés de murs et de tours snipers. Les personnes qui utilisent le terminal quotidiennement subissent les abus d'usage.


kalandia

Ci-dessus: La sortie du checkpoint fortifié de Qalandiya (ghetto de Ramallah) mène au ghetto voisin d'Al-Ram. L'isolation des communautés palestiniennes est la pierre angulaire du projet sioniste de nettoyage ethnique du pays, d'annihilation de l'identité et de la lutte palestiniennes, et de contrôle complet et totalitaire sur toute la Palestine.


betlehem ghetto checkpoint

Ci-dessus: Ce checkpoint fortifié sert à fermer le ghetto de Betlehem. La force d'occupation a déclaré que 36 checkpoints différents seront construits pour un coût estimé entre 27 et 38 millions de dollars. Cet investissement énorme est justifié par le fait que ces checkpoints assurent la fermeture du ghetto et rendent toute vie sociale, économique et culturelle impossible pour les palestiniens. Ils créent des faits accomplis sur le terrain, dans le sens des visions sionistes du "statut final" et déterminent les "nouvelles" frontières sur la terre palestinienne.


betlehem portail

Ci-dessus: L'entrée du checkpoint fortifié de Betlehem reflète le degré de contrôle que l'occupation israélienne cherche à avoir sur la vie et la terre palestiniennes. Les systèmes de checkpoints et portails fortifiés scellent la construction du mur de l'apartheid et institutionalisent la ghettoïsation du peuple palestinien.


betlehem checkpoint

Ci-dessus: L'architecture des checkpoints fortifiés. Des fenêtres pare-balles et des soldats invisibles qui contrôlent et décident du sort des palestiniens, ces caractéristiques sont reproduites dans tous les checkpoints fortifiés. Ces infrastructures intégrées au mur trahissent le mensonge de la force occupante israélienne qui prétend que ce mur de l'apartheid est une mesure "temporaire".


betlehem qalqiliya

Ci-dessus: Les portes-tourniquets, les détecteurs de métal et les dédales de corridors métalliques forment les caractéristiques communes à tous les checkpoints fortifiés. Ici le checkpoint fortifié du ghetto de Betlehem (à gauche) et le checkpoint de Qalqiliya pour les ouvriers palestiniens (à droite).

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Source: Campagne Civile Palestinienne contre le Mur de l'Apartheid


 



> photos des terminaux en cours de construction






> photos des terminaux, à imprimer

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autre témoignage:

<< "Allez en Paix" - par Hannah 09/01/06















<< page originale en anglais sur www.stopthewall.org







“Ils nous humilient comme des animaux”
Histoires du nouveau checkpoint de Qalandiya

Credit: Campagne Civile Palestinienne contre le Mur de l'Apartheid
Date: 6 janvier 2006.

Le terminal vaste et imposant que les forces d'occupation israéliennes ont construit à Qalandiya sert de checkpoint-clé dans le contrôle des mouvements des palestiniens. Il a été inauguré en décembre 2005, provoquant souffrance, frustration et par dessus tout humiliation pour les milliers de palestiniens qui passent tous les jours pour le travail, les études, les services de base ou pour rendre visite à la famille. Voici les récits de quelques palestinien-ne-s forcé-e-s d'utiliser ce terminal, racontant leurs expériences et expliquant comment l'intensification de l'occupation rend la vie insupportable.

 

Deema Abu Hyala, Sabreen Abu Hyala, Dalal al Halawani et Siham al Halwani, étudiants à l'école secondaire de al Ahed à al-Ram, tous ont 12-13 ans.

"Maintenant nous venons au terminal à 6 heures du matin et parfois même 5h30. Il y a toujours beaucoup de monde le matin. Ils nous font attendre une heure avant de pourvoir passer les premières portes-tourniquets. Ces portes sont bloquées et on ne peut passer que quand la lumière est verte. Au début du processus de contrôle, nous devons passer par des portes à rayon-X. Nous devons mettre nos sacs sur la table pour qu'ils soient contrôlés par la machine à rayons-X. Ça ressemble à la frontière avec la Jordanie. D'abord on donne le certificat de naissance. Ensuite ils nous crient de venir au contrôle suivant. Nous sommes trop jeunes et nous n'avons pas de cartes d'identité, donc nous ne pouvons pas passer sans le certificat de naissance. Une fois, Sabreen l'a oublié, et ils l'ont renvoyée. Ils sont des menteurs. Chaque fois ils annoncent que les nouvelles structures mises en place rendront les voyages plus faciles, mais ils rendent la vie encore plus compliquée."

Une des filles continue: "J'ai toujours peur quand je passe la procédure de contrôle. Je suis effrayée si quelque chose sur moi déclenche la sonnerie, surtout depuis que j'ai vu un garçon forcé d'enlever ses pantalons. Quand il passait la porte à rayons-X, elle a sonné à plusieurs reprises, alors les soldats lui ont demandé d'oter sa veste et son pantalon. A la fin, c'était quelque chose sur ses pantalons qui faisait sonner les senseurs. C'est très humiliant. Je ne peux pas me déshabiller devant les gens et les soldats."

 

Muhammed Maher, 20 ans, étudiant à la al-Quds Open University de Ramallah.

"Chaque jour je passe par Qalandiya et chaque jour j'attends au moins 2 heures mon tour. Souvent ils ne choisissent pas la file dans laquelle je me suis mis. Il y a cinq files au total et vous avez de la chance si vous faites la queue dans la bonne."

"C'est comme si vous voyagez vers un autre pays ou comme dans un port. C'est vraiment une expérience horrible. La procédure de contrôle dure environ 15-20 minutes. D'abord je mets ma carte d'identité dans un petit trou, ensuite ils me hurlent d'aller à l'étape du contrôle corporel. Je dois enlever ma veste, ma ceinture et les objets métalliques et mon sac et les mettre de côté. Je dois passer de l'autre côté à travers la porte à rayons-X. C'est le même genre de machines utilisées sur le pont qui va en Jordanie. Si vous l'avez déjà vu. Une fois la machine a sonné alors que je passais. C'était horrible de devoir repasser. Je me suis demandé que vaut la vie si je dois endurer cela tous les jours."

"Quelques fois j'essaie de passer par Surda (un checkpoint au nord de Ramallah, atteignable après une heure et demi de route depuis Qalandiya et bientôt interdit d'accès). Pourtant, ça me coûte trois à quatre fois plus d'argent que de passer par Qalandiya et ça me prend aussi beaucoup de temps."

qalandiya rose"Les forces d'occupation ont mis une rose à la sortie du terminal. C'est quelque chose de bizarre, je ne sais pas ce qu'elle est censée symboliser. Vous ne savez pas que faire quand vous la voyez. J'adorerais la déchirer. Ils vous mettent dans cette souffrance et cette situation humiliante et ensuite ils vous confrontent avec ça. Ce n'est pas notre espoir - c'est tout ce qui abîme nos espoirs."

 

Amani Syam, 22 ans.

"Je suis étudiant à l'Université d'Abu Dis. Je passe Qalandiya tous les jours et c'est vraiment terrible pour moi. C'est une attente interminable avant d'arriver au cours. Je dois attendre 2 heures mon tour. De nombreuses fois j'ai raté les cours, spécialement les premiers jours après l'inauguration du terminal. Le passage n'était pas autorisé aux Palestiniens avec carte d'identité de Cisjordanie. Ensuite, j'ai réalisé combien je dois attendre chaque jour. Maintenant je viens 2 heures avant mes cours. Le processus de contrôle c'est de la folie. Vous vous sentez comme un criminel ou un animal. Faire la file est très humiliant, mais en plus, traumatique. Le plus dérangeant c'est que vous savez que tout ça est fait uniquement pour vous faire perdre du temps et pour vous traiter mal. Ce n'est pas pour la sécurité ou rien de tel. Ils veulent imposer des "frontières" de cette manière. C'est une affaire politique, en plus ils ont mis cette rose pour nous rendre encore plus fâchés et frustrés. Ils jouent avec nos sentiments. Je ne sais pas comment je vais continuer cette façon de vivre. La situation empire de jour en jour."

 

Ahmed Ayyesh 27 ans, de Biddu

"Je travaille à Ramallah. J'ai été forcé de passer par ce nouveau système de chekpoint tous les jours. Depuis le début de la deuxième intifada, j'arrivais souvent très tard au travail, alors j'ai décidé d'habiter à Ramallah afin de ne pas perdre mon travail. Chaque trois jours je retournais à la maison pour voir ma famille et laver mes vêtements."

"Un jour la résistance palestinienne a tué un des soldats au checkpoint de Qalandiya. Ils l'ont complètement fermé et je n'ai pas vu ma famille pendant 3 semaines. Hier j'ai décidé de leur rendre visite. Quand j'ai atteint le nouveau checkpoint fortifié à Qalandiya, j'étais choqué. On dirait que vous vous rendez dans un autre pays, c'est comme le Pont (vers la Jordanie). Des tas de gens attendent, des soldats crient dans les haut-parleurs. Ça crée une horrible atmosphère. Ils ont fermé toutes les files et environ six cent personnes attendaient que la lumière passe au vert. A la fin, une seule des cabines fonctionnait alors que les autres étaient fermées. J'ai attendu plus d'une heure mon tour, en vain. Vous entendez de nombreux soldats utilisant les haut-parleurs et parlant tous en même temps. Vous ne comprenez pas ce qu'ils disent. En plus, vous ne les voyez pas. C'est très bruyant et écoeurant. Soudain les soldats se sont énervés et ils ont commencé à nous crier de quitter la file et d'aller dans la salle d'attente. J'ai attendu encore 40 minutes et ensuite je suis revenu à Ramallah."

"Ce qui est une provocation encore plus révoltante c'est la rose qu'ils ont mise à la sortie du checkpoint fortifié. Ils vous traitent comme des animaux et ensuite ils vous montrent des roses!"

 

 

Source: Campagne Civile Palestinienne contre le Mur de l'Apartheid


 

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