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La cooperative de production - entretien avec RAY – Hebron

1er email de la 22e mission civile suisse

mission cueillette des olives
27 octobre au 8 novembre 2008

28 octobre - Hebron

RAY a terminé ses études de mécanique à Monpellier en France et il parle très bien le français, ce qui n’est pas courant en Palestine. Il a monté une petite entreprise de réparation-adaptation de machines agricoles avec un associé. Il est aussi viticulteur.
L’entretien a commencé par la situation des agriculteurs dans la région.

Les accords de Paris en 1994 (la suite d’Oslo) ont donné, à Israël le contrôle des échanges économiques entre les Territoires occupes (TO) et Israël, ainsi qu’entre les TO et l’extérieur

Jusqu’en 2000, les échanges se sont poursuivis comme avant et les producteurs ont continué à livrer sans trop de problèmes, directement depuis le grand marché d’Hebron, aux distributeurs en Israël.

Avec la seconde Intifada, en 2000, les choses se sont gatées. Les Israéliens ont mis en place toutes sortes de contrôles et ont appliqué diverses normes, certaines sanitaires. Le principal résultat a été de bloquer les produits périssables, principalement le raisin, dans les dépôts du grand marché.

Comme les denrées, la situation a pourri jusqu’en 2006. Mais lorsque les distributeurs ont proposé un prix de 30ct par kg de raisin alors que le coût de production était d’1NIS, les producteurs ont decidé lors d’une réunion de refuser de vendre. Une coopérative de production été créée.

Depuis, de nombreuses productions sont ecoulées directement et localement. Plusieurs produits sont conditionnés sur place et distribués directement. A partir du raisin, une très grosse production locale, et traditionnelle, on conditionne et on commercialise du jus de raisin, du Deb (sorte de vin cuit que l’on mélange à de la pâte de sésame par exemple), de la pâte de raisin, de la confiture, du vinaigre. Cette pratique s’applique à toutes sortes de produits. Une campagne a été lancée pour la consommation de produits locaux et sains.

Le jus de raisin est conditionné en bouteilles carrées pour le différencier du vin. Cela permettra peut-être entre autre de le commercialiser en Arabie Saoudite, à la Mecque pour le pélerinage. En effet, dit RAY, pour les pélerins, tout ce qui vient de Palestine est sacré, il faut le toucher. Ainsi les pélerins pourront non seulement le toucher, mais le boire. Comme le projet est bien acueilli à Riad, le jus pourrait être détaxé.

Les bureaux de coordination (rencontre de RAY avec notre groupe et un groupe de français, de la région de Nantes)

2008, la récolte d’olives s’annonce difficile cette année. Toutes sortes d’informations arrivent sur les aggressions des colons sur les agriculteurs palestiniens, violences, y compris contre l’armée dans un cas, attaques contre les paysans et les internationaux, vols des récoltes. Au vu de l’attitude de l’armée, les protestations israéliennes pronant le droit des palestiniens à faire leurs recoltes ne convainquent ici personne.

Chaque colonie obéit à son rabin et ceux-ci ont decidé de passer à l’attaque cette année. L’année 2007 s’était trop bien passée: ici la récolte était bonne et l’accès au champs possible. On avait pu labourer des champs inaccessibles depuis l’Intifada.

Les problèmes doivent en principe être réglés par les bureaux de coordinations mis en place par l’administration militaire civile (beau titre) israélienne. Ces bureaux se composent de deux bureaux contigüs. Les palestiniens accèdent au premier bureau dans lequel se trouvent deux fonctionnaires palestiniens surveillés par les deux miliaires israéliens qui sont dans le deuxième bureau.

Par exemple, une demande de permis pour passer une porte dans le Mur pour accéder aux champs situés entre la ligne verte et ce Mur doit être addressée aux deux fonctionnaires palestiniens. Ceux-ci sont nommés par l’Autorité palestinienne qui cherche en ce moment à ne pas avoir de problème avec les autorités israéliennes . La demande est transmise par ces deux fonctionnaires aux deux militaires israéliens. Ceux-ci transmettent la réponse aux deux fonctionnaires palestiniens auprès desquels il convient d’aller la chercher. Les autorisations ne sont accordées qu’aux personnes agées de plus de 35 ans et, ..ayant eu des enfants. D’autres critères restreignent encore les possibilités, parents emprisonnés, etc…Les permis ont été accordés dans plusieurs cas à des personnes âgées, une fois à trois vieilles femmes…

Mais, même quand une autorisation est donnée à des gens valides, la porte peut rester fermée. Ainsi, le groupe de Français qui nous precède est resté lundi 27 octobre deux heures devant le portail fermé. Le pretexte: Ils avaient créé des problèmes. En effet, la veille, deux d’entre eux avaient été arrêtés, puis relachés au bout de deux heures, avec deux Palestiens, alors qu’ils cueillaient des olives à proximité d’une colonie. On voit qu’une interdiction peut en entraîner une autre et ainsi de suite.

Le bureau de coordination d’Hebron a proposé pour cette annee 2008 un programme de récolte dans les zones sensibles, et il y en a beaucoup. Ce programme fixait pour chaque personne et chaque champ, le jour autorisé pour la récolte.

La coopérative de production a maintenant refusé ce programme. Depuis quand dicte-t-on aux paysans le jour ou ils doivent s’occuper de leurs champ?

 

Quant aux recoltes que nous devions aider, tout est bloqué aujourd’hui mardi 28 et demain. Non pas encore par les colons et l’armée, mais par le temps, il pleut abondamment à Hebron et dans sa région . Et si le programme avait bloqué ces jours pour la récolte? il aurait fallu faire la queue au bureau de coordination…

Nous en profiterons demain pour rencontrer la coopérative de production.

BC


 


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Réunion avec la coopérative des producteurs de raisin d’Hebron

2e email de la 22e mission civile suisse
mission cueillette des olives
27 octobre au 8 novembre 2008

29 octobre

Cinq membres du comité de la coopérative sont là, cinq sur neuf; Bassem, Ahmed, Khalil, Hossein, et Raed.

Le but de la coopérative est de conditioner les productions, de manière à maîtriser la distribution et donc le prix des productions.

Il y a 375 coopérateurs, soit environ 25% des producteurs de raisin.
La coopérative couvre aussi d’autres productions, prunes, tomates, concombres, choux et autres legumes, fleurs.

La région d’Hebron produit de 55 000 a 65 000 tonnes de raisin par an, sur environ 6500 ha au sud, au nord et à Hal Uhl. La récolte s’étale sur une longue période à cause des différences d’altitude (Hebron est à 1000m) et de climat.

La difficulté est de commercialiser une production traditionnellement vendue dans la région et exportée principalement vers les pays arabes, ceci dans les conditions fixées par les administrations israéliennes. Un programme annuel est établi. En 2007 il s’est agit de produire du jus de raisin, un produit qui se conserve facilement 10 mois et échappe ainsi aux pertes lors des stockages prolongés dûs aux restrictions israéliennes.

Le raisin frais se vend une moyenne de 2Nis le kg sur les marchés. Les producteurs vendent 1.5t. a 2t., au maximum 70% de leur production à la coopérative, à un meilleur prix, mais avec un délai de paiement. Diminuer la quantité de raisin frais mise sur le marché augmente aussi les prix payés aux producteurs. La bouteille de jus de raisin se vend 5Nis. 15 000 bouteilles ont été vendues à un distributeur israélien, quelques milliers seront vendues localement.

La coopératve produit aussi du deb, peu rentable, des raisins secs, et du coulis de tomate.

L’apport financier de chaque coopérateur est de 400LJ soit environ 400 euros par an. Le budget d’investissement a été de 67 000 Nis en 2008, sans compter les dons. Le prochain objectif est de monter une unité pour traiter 30 tonnes de raisin par jour pendant 3 mois.

La recherche de débouchés reste le problème numéro 1.

Nouvelles de la mission

Nous sommes regroupés avec une quinzaine de Français, principalement de la région de Nantes.

Aujourd’hui mercredi 29 octobre, tentative d’aller dans un champ situé dans le perimètre fermé de la colonie de Beta Illit (ultra orthodoxe). Grosse émotion des colons et grosse affluence de soldats, gens de l’administration militaire etc. mais aussi venue de Charles Enderlain de France2 qui a interviewé filmé et tenté une conciliation. Le propriétaire a refusé d’être escorté par l’armée pour aller dans son champ d’oliviers. Il est prevu que nous revenions samedi. Mais notre accompagnateur du UAWC, Mohamed ‘Ouidat , est convoqué au Shin Beit le 15 novembre.

Conversation chaleureuse avec Charles Enderlain, mais son discours pessimiste sur la situation (on n'arrivera plus maintenant à évacuer les colonies, son parti de sioniste sans les TO ni Jérusalem-Est, son refus d’un état bi-national (ça ne marche pas) et sa défense d’un état juif respectant les minorités (avec citation d’Herzel) nous semblait plein de contradictions lors de la discussion du groupe cet après-midi.

Entretien avec Serge Rohnen au téléphone (dans le bus), (sur place au vu no tél local), pour un point sur la situation de la récolte en vue d’un communiqué d’agence de presse ATS en principe, mais j’ai cru entendre AFP. Duplex demain à 8h10 Ge avec Frederic Tonoli de Radio Cité.

BC


 


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>> communiqué de presse 22e mission civile - CUP - 29/10/08
<< témoignage radio en direct [mp3] - Les Matinales, RadioCité 31/10/08
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>> Al Ma’sara - 4e email 31/10/08
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checkpoint - Hebron

3e email de la 22e mission civile suisse
mission cueillette des olives
27 octobre au 8 novembre 2008

30 octobre

Nous avons été témoins de la scène suivante à Hebron:

Nous sommes arrivés au check-point au niveau de la mosquée d'Hebron-tombeau d'abraham (tombeau des patriarches) vers 15:30. Nous avons vu à ce check un jeune palestinien (25 ans environ) qui ne devait pas bouger sur leur instruction, trois soldats israeliens le surveillant, dont l'un muni d'un bâton à la main. Nous avons poursuivi notre chemin sur une colline (sur laquelle, par ailleurs, nous avons vu au sommet deux bâtiments flambant neufs à pavillons israeliens pendant aux fenêtres).

En redescendant vers ce fameux check-point de la mosquée, le jeune palestinien était toujours là et la tension semblait avoir monté d'un cran. Un quatrième soldat s'était ajouté. Nous nous sommes arrêtés au niveau du check point, ce qui a valu au soldat d'arrêter au dernier moment son élan de frapper le jeune homme.

Un soldat s'est approché de nous en nous demandant (sur un ton agressif) d'où nous venions et si nous avions "besoin" d'aide. Tant que nous etions là, nous savions que rien ne pouvait arriver au palestinien, mais nous avions tous en tête que fallait-il faire de mieux dans l'intérêt du jeune homme. Après dans un premier temps avoir appelé en vain (repondeur) le TIPH (nous n'avons pas pensé sur le moment aux Chretiens de la paix), nous avons pensé que notre présence allait exacerber la nervosité des soldats et que donc dans le doute il vallait mieux ne pas s'attarder. Nous n'avions pas fait cinq mètres que, en nous retournant, les soldats avaient disparu de notre champ de vision et que certains cris que nous entendions provenaient du jeune palestinien.

Un palestinien que nous avons croisé à ce moment-là nous a dit que le garcon était retenu depuis une heure de l'après-midi (c'était alors dix-sept heures trente). Son anglais approximatif ne nous a pas permis de comprendre le motif officiel de son arrestation.

Nous ferons un compte-rendu également aux nations-unies (OCHAOPT) via un formulaire que MP a tranmis. Par ailleurs demain Radio Cité doit appeler en direct, nous pourrons évoquer cet exemple de l'arbitraire en plus de celui de ce matin à la (non-)cueillette.

Jb


 


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>> checkpoint, Hebron - 3e email 30/10/08
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>> Al Ma’sara + villages emmurés + sud d’Hebron - 5e email 03/11/08
<< interview radio 22e mission [mp3] - Les Matinales, RadioCité 17/11/08

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Al Ma’sara
ma'sara manif 31.10.08

4e email de la 22e mission civile suisse
mission cueillette des olives
27 octobre au 8 novembre 2008

Vendredi 31 octobre

à le demande de Rahed, nous avons décidé de nous rendre dans un village à l’Est de Bethléem, du nom de Ma’sara, qui résiste à l’occupation rampante de la zone entre les colonies de Efrata et Teqoa-Noqedim.

Ma’sara et les villages voisins comprennent 8500 habitants. L’éducation y a une place très importante et le niveau scolaire des enfants est excellent. Il semble qu’il y ait 100% de réussite au bac! Nous sommes accueillis par le maire, Mahmoud, qui nous rappelle d’abord brièvement la situation générale: le mur qui sépare la Cisjordanie non seulement d’Israël mais la Cisjordanie de la Cisjordanie, la séparation de cette Cisjordanie en trois zones à cause des immenses blocs de colonies. Puis il nous parle de la situation de Ma’sara: le morcellement de sa commune par la construction d’une route dite de contournement, accompagnée d’une clôture électrifiée, qui joindra les trois colonies. Les paysans, qui ont déjà perdu l’accès à de nombreuses terres, n’auront plus accès à celles qui restent, et le village sera alors complètement asphyxié. Le projet d’Israël semble être de les forcer à rejoindre Bethléem; Encerclés par le Mur, comme dans un grand camp, ils constitueraient une main d’œuvre bon marché pour la future zone industrielle israélienne de Bethléem. Dans le village, l’armée fait régulièrement des incursions, 26 personnes sont actuellement en prison et un enfant de 9 ans a été tué en juillet dernier.

Face à cette situation, la stratégie qu’ils développent est de miser sur la résistance non-violente, avec la société civile, en travaillant en réseau avec d’autres villages de la région.

Al Ma’sara a d’autre part un partenariat depuis 5 ans avec un groupe AFPS de Savoie et Caroline a le projet d’essayer de faire un jumelage avec eux.

Bien que très lucide, le discours du Maire est extrêmement déterminé… Il insiste beaucoup sur cette forme de résistance, rappelant qu’ils se battent avec le droit et le soutien de plus en plus de monde, qu’ils ne partiront pas, et qu’ils considèrent comme une victoire morale chaque agression de l’Etat d’Israel, qui ne se bat qu’avec les armes et la destruction.

Ils manifestent tous les vendredis depuis deux ans, essayant de passer vers des champs qui leur sont maintenant inaccessibles. Souvent ils sont accompagnés par des internationaux et des israéliens. Nous nous joignons donc à eux ce vendredi, en compagnie de plusieurs Français, de deux Suédois, et de quatre Israéliens. Nous sommes environ 50 et nous dirigeons sur la route qui mène aux champs inaccessibles. ma'sara manif 31.10.08En tête de la Manifestation, des jeunes garçons portent des drapeaux. Très vite nous nous heurtons à un barrage de l’armée qui a déployé deux rouleaux de barbelés et une rangée de soldats. Le Maire prend alors la parole pour demander l’ouverture du barrage et l’accès aux champs, puis un des autres organisateurs, Mohamed, fait à son tour un discours en affirmant leurs droits et dénonçant l’injustice dont ils sont victimes. Nous suivons les consignes des organisateurs palestiniens qui nous demandent de ne pas forcer le barrage mais de rester sur place. S’ensuit un long face à face avec les soldats; Plusieurs internationaux prennent la parole pour exprimer leur soutien. Le face à face est très rapproché (40cm à peine de distance) et les manifestants exhortent les soldats à lever le barrage. Ceux-ci restent muets. Une nouvelle voiture militaire arrive… ce doit être des chefs…visiblement la nouvelle consigne est alors de regarder les gens dans les yeux!

Pendant tout ce temps, nous remarquons une extrême vigilance des organisateurs à l’égard des manifestants, et surtout des enfants qu’ils ne lâchent pas des yeux. Deux heures après le début de la manifestation, une délégation des Artisans du Monde arrive. Elle a dû faire un grand détour à cause de la route barrée.

Un peu après midi, le Maire nous demande de nous retirer et de nous rendre au centre du village où nous avons une discussion tous ensemble. Après un rapide pic-nic, nous passons l’après-midi à cueillir des olives avec une famille palestinienne dans un champ encore accessible.

M


 


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Al Ma’sara + villages emmurés + sud d'Hebron

5e email de la 22e mission civile suisse
mission cueillette des olives
27 octobre au 8 novembre 2008

Vendredi 31 octobre

Le village d’Al Ma’sara

Les villageois n’accèdent plus à leur champs d’oliviers situés entre la ligne verte et la colonie d’Efrata. Chaque vendredi ils manifestent pour rejoindre symboliquement leurs champs. Ce vendredi près de 100 personnes, une grande partie d’internationaux dont quelques Israéliens. Au départ de la manifestation, le maire M Z insiste sur le choix de la non violence. Pourtant, un enfant du village âgé de 10 ans a été tué par les soldats cet été.

Plus loin la manifestation est arrêtée par un barrage de l’armée et reste une heure et demie face aux soldats, tentatives de dialogue avec les plus jeunes. Des discours sont prononcés. Le maire a choisi pour thème ce vendredi la Déclaration Balfour, elle a pour conséquence 90 ans plus tard de voler la terre des habitants de son village.

Le groupe cuieillera des olives toute l’après-midi dans les champs très proches du village.

>> lire email précédent sur al Ma'sara 31/10/08

 

 

Samedi 1er novembre

Un tunnel sous le Mur pour rejoindre son village emmuré

Cuillette d’olives et visite d’une huilerie aux alentours des villages de Battir et de Husan. Ces villages et d’autres se situent dans une très grande zone captée par la construction du Mur et le réseau de colonies qui ceignent Bethleem. En passant nous avons observé les chantiers en cours: route reservée et mur, traversés par un tunnel qui sera le seul accès à plusieurs villages enclavés et enfermés derrière une enceinte sécurisée.

 

 

Dimanche 2 novembre

Au sud d’Hebron, à la limite du Negev, la lutte pour garder la terre

Visite au sud de la colonie Karmel avec Abdulhadi Hantash, directeur du Comité pour la défense de la terre. Un territoire immense occupé par des villages et quelques nomades, en cours de confiscation par l’implantation de colonies d’habitat, des avant-postes de colonies, des bases militaires et des exploitations agricoles (usines à poules pondeuses).

Le village d’Hathaleen compte 300 habitants qui ont été chassés de leurs maisons mais sont revenus pour se réinstaller.

Harcelés par les exercices militaires et les incursions nocturnes de l’armée israélienne, ils résistent. Le comité de défense de la terre avec l’UAWC (Union Agricultural Work Commettee) les confortent par des réalisations et des projets d’équipements; école, infirmerie, foyer-magasin pour écoliers, une mosquée a été construite. Ils disposent maintenant aussi d’un réseau d’eau. Après les pluies récentes, dans de grands espaces labourés, on voit pointer la luzerne qu’ils sèment pour les troupeaux. Tout cela dans un paysage semi-désrtique, à 10 km de la mer morte.

Certains sédentaires de la région, de Yatta notamment, campent dans cette aridité pour éviter la confiscation de leurs terres.


 

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