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Email de la 18e mission civile suisse: Naplouse

mission sur le thème:
« Villes, patrimoine et archéologie»

18-23 juin 2006

Naplouse, vendredi 30 juin 2006.

Nous sommes arrivés mardi 27 juin à Naplouse dans le cadre d'une mission civile vouée à la sauvegarde du patrimoine en Palestine.

Pendant trois jours, nous avons visité des monuments restaurés, des chantiers de reconstruction et de rénovation, des ruines aussi. Ces visites, malgré la gentillesse de nos hôtes, se sont deroulées dans l'atmosphère tendue d'une ville assiégée.

Chaque nuit, l'armée israélienne investit la ville. La vieille ville est déserte dès 22 heures, heure à laquelle commencent parfois les attaques.

Tout au long de chaque nuit, nous avons été secoués et reveillés par les tirs d'armes automatiques et les tirs d'obus. Cette nuit, les tirs ont été particulièrement violents et fréquents. Le matin nous avons entendu voler des hélicoptères au-dessus de nous. Les tirs se sont poursuivis toute la matinée, jusqu'à midi, quand ils ont baissé d'intensité dans cette zone. Des blindés circulaient dans tout le quartier, nous avons vu des enfants jeter des pierres malgré les tirs des soldats. Nous avons entendu une mère hurler dans un haut-parleur de l'armée à son fils de se rendre pour ne pas se faire tuer.

Plus tard, à la tv locale qui retransmet les evenements en direct, nous avons vu des scenes terribles: femmes hurlant leur douleur, soldats israéliens arrachant le cadavre d'un Palestinien aux siens (quel enjeu ?! ), et d'autres ridicules, comme les manoeuvres absurdes de bulldozers de l'armée israélienne.

Nous pensons aux victimes, souvent très jeunes, aux prisonniers, et aussi à toutes ces destructions qui ramènent tous les efforts de rénovation et de reconstruction à un travail de Sisyphe.

 

Mission "Patrimoine" - juin 2006


 


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Email de la 18e mission civile suisse
patrimoine de Palestine

mission sur le thème:
« Villes, patrimoine et archéologie»

18-23 juin 2006

Jérusalem dimanche 18

Visite rapide de la vieille ville sur le chemin de l'hospice autrichien,de l'entrée on voit bien la maison de Sharon et son abondant décor de drapeaux, chandelier, étoiles et illuminations (pas discret le mec). Le harcèlement des colons appuyés par l'armée est perceptible par l'attitude ostensiblement arrogante des colons, on bouscule facilement, on circule en vtt dans les ruelles, les maisons colonisées (achetées ou confisquées ) sont surchargées de drapeaux israéliens et d'autres décorations, ceci dans une ville qui symbolisait la cohabitation, somme toute harmonieuse, des cultures et des religions.

Occasion de rentrer dans l'hospice, somptueux, pour l'inauguration d'une exposition de photos anciennes de Jérusalem et de Palestine, mi 19eme, d'un ingénieur italien. Le patrimoine photographique est ici reconnu, ! un photographe arménien dans la vieille ville vend des tirages des photos faites par son père début 20eme. Du toit nous avons une vue magnifique de la ville et du Dôme des rochers, spectacle superbe avec l'appel a la prière.

 

Lundi 19

Transport direct et rapide à Hébron dans un taxi plaques israéliennes (le retour sera différent).

Accueil à l'AECHF, nous nous rendons à l'association Al-Mahawer, petit centre de santé dans un quartier pauvre près de la colonie Kyriat Arba. Nous sommes reçus par Sameeh et Hanan, un médecin s'est joint à nous. 27 personnes sont actives dont seulement 7 salariés, soins pour toutes les maladies courantes, les cas graves sont envoyés dans un hôpital. Ils apportent aussi un soutien psychologique. Françoise et Sandrine y retrouvent des amis.

Nous nous rendons dans une maison de la famille Dana. Plusieurs maisons ont été sauvées de la démolition par l'action de la mission 2003, aidée par les volontaires qui sont restés avec la famille dans les maisons pendant que le avocats faisaient appel auprès des instances israéliennes. On voit les différentes enceintes de barbelés qui à chaque étape se rapprochent des maisons palestiniennes, les ordures jetées, la nouvelle route réservée, l'ancienne route barrée. La situation a bien changée depuis notre dernière venue, calme apparent qui montre que les colons arrivent à leur fin. Le jardin de la colonie parait très joli comparé aux arbres arrachés des vergers et aux champs abandonnés entre les barbelés. Côté colonie, drapeaux israélien, chien loup...calme pour l'instant. Nous quittons en suivant à pied la route barrée, au carrefour une maison investie par l'armée, plus d'habitants mais des filets de camouflages, projecteurs et caméras. On descend par un quartier ancien, tissu de constructions de type ottoman (murs et voûtes, épais imbriqués) dégradées et tombons sur le tombeau des patriarches dont nous visitons le côté juif, (le cote musulman est fermé un moment pour un mariage). Les soldats sont dubitatifs quand nous répondons a leur question : Juifs ou chrétiens ? que nous sommes sans religion. A un des postes de contrôle, un soldat écoute béat de jeunes colons qui chantent en s'accompagnant à la guitare. Le lieu est effervescent, une lecture murmurée accompagne le plus souvent les diverses expressions de dévotions. Nous découvrirons le lendemain que certains de ces mêmes cénotaphes sont visibles des deux côtés, le lieu étant divisé par une simple cloison de bois. Retour par le souk, nous découvrons ou redécouvrons les colonies bordant la rue principale, les grillages tendus pleins d'immondices, etc...Ces grillages sont installés par les Palestiniens pour empêcher les déchets lancés par les colons d'atterrire dans les rues palestiniennes.

Accueil d'Anwar et Chantal Abu Eishei a l'AECHF. Discussion sur le droit existant ou inexistant, unique ou variable, appliqué ou ignoré, international mais surtout national, qui touche le patrimoine et notamment qui règle les rapports entre un État et des organismes qui mènent des fouilles archéologiques. Loi britannique de 1929, loi jordanienne de 1966.

On a actuellement un mélange de droit anglais, jordanien. Anwar fait partie du groupe de 8 personnes qui élaborent dans ce domaine le droit applicable dans un état palestinien. Un rendez-vous est fixé a Ramallah le 26 où il donnera une conférence au ministère des Antiquités et du Tourisme.

 

Mardi 20 Hebron

Rehabilitation Comittee (HRC) Reçus par Emad A. Hamdan directeur du HRC qui nous fait un exposé avec projection powerpoint dont nous avons la copie. Le but du HRC est de faire revenir les habitants à Hébron. Pour cela, ils doivent moderniser les habitations tout en conservant le patrimoine. Origine de la situation particulière d'Hébron. Parce qu'il y a un tombeau des Patriarches qui est un lieu saint pour plusieurs religions et que des colonies ont été implantées par des religieux fondamentalistes juifs, les accords d'Oslo n'ont pas prévu un contrôle palestinien entier sur Hébron, contrairement à ce qui a été mis en place pour toutes les autres villes des territoires occupés. La ville est partagée en une zone H1(contrôle partiel palestinien) et H2 (contrôle israélien).

Six colonies ou groupes de colonies ont été installées dans la vieille ville (en gros au sud le long de l'axe principal horizontal du souk, de l'entrée ouest à Kiriat Arba à l'est).

Il s'agit de rénover et de rehabiter toute maison vide avant qu'elle ne soit investie par les colons. La pression a été spécialement forte dans les années 2000 à 2003.

Sur le terrain, le processus courant d'occupation est le suivant. Mise en place de caravanes - murs pour "protéger" les caravanes - couverture posée sur les murs - construction d'un bâtiment à l'abri des regards. A proximité des colonies, les habitants palestiniens sont obligés de vivre volets fermés à cause des jets de pierres.

Les rôles sont partagés. Les colons attaques les passants, mettent le feu aux maisons, tuent les animaux, arrachent les arbres, jettent des ordures, déroulent des barbelés. L'armée israélienne "protège" les colons en fermant les routes et des rues, instaurant des routes et des zones interdites, des couvres-feu ; il y a 100 check-points dans la vieille ville. Dans les zones de sécurité, des maisons sont détruites.

Exemples. " Abraham avenue settlement " a entraîné la fermeture complète de l'avenue. Le " Khua center settlement " a entraîné l'occupation de tout le quartier.

Quand une rue est fermée, les commerçants n'accèdent plus à leur magasins.

Il n'y a pas de grandes portes d'entrée dans la vieille ville, mais une quantité d'accès dans l'imbrication des constructions et une presque aussi grande quantité de fermetures, portes en fer, blocs de béton...

L'équipe du HRC comprend 82 personnes et il y a 500 ouvriers qui travaillent sur les différents chantiers. Le savoir se transmet par équipes et par séquences d'apprentissage, les personnes peu qualifiées sont très encadrées au début. Les architectes et les ingénieurs sont formés à l'Université de Bir Zeit. Emad A. Hamdan estime qu'il est très important d'enseigner le sens d'une rénovation respectueuse de l'histoire à tous les niveaux : ouvriers, architectes et ingénieurs, habitants, visiteurs. Visite de chantiers avec Mahmoud Al Sadeh. On garde ce qui est en état, on remplace ce qui est dégradé : enduits, fenêtres en bois restaurées ou fenêtres en métal, etc..

on nous décrit différentes techniques de rénovation. Tous les réseaux sont noyés ou enterrés, les matériaux neufs sont simples et unifiés.

Le soir, l'AECHF a préparé un couscous, grande table et discussions sur les ONG et les mouvements de solidarité aussi. Anwar travaille peu avec les organisations israéliennes : le mur est une telle coupure actuellement, et dans les territoires, on est sur une autre planète qu'en Israël. Il y a un problème avec les ONG palestiniennes, un bon équilibre entre salariés et volontaires est essentielle pour continuer à construire la résistance.

Discussion avec le président du syndicat des architectes d'Hébron. En 1954, ils ont commencé à rédiger un règlement de construction et d'urbanisme, il n'a jamais été appliqué. On a utilisé le droit jordanien, et depuis 1967, c'est l'armée israélienne qui administre. On construit d'une manière anarchique, devra-t-on démolir ? Anwar pense que la priorité d'un maire devrait être d'établir un plan directeur d'urbanisme, un plan d'occupation des sols. La conservation et la rénovation de bâtiments est envisagée pour des raisons de patrimoine et d'histoire, pas pour des raisons économiques.

 

Mercredi 21

Hanan, la fille d'Anwar et Chantal, 14 ans, nous accompagne et fera de temps en temps la traduction arabe-francais Visite de la mosquee d'Ibraim (= tombeau des patriarches côté ouest), l'accueil est chaleureux, le guide jovial, on aperçoit le côté juif à travers le local du cénotaphe d'Abraham.

Visites de quartiers et de chantiers : Quartier Al Saleima, quartier El Kitah. Pour chaque visite de quartiers nous devons emprunter des détours ou passer par des check points, certaines rues sont bouchées et interdites pour les Palestiniens. Passage du check-point vers le sud, on débouche sur un grand espace vide, il y a cinq ans c'était un centre commercial d'Hébron, une place de marché. Autour de la place, des rangées de colonnes de fûts bétonnés bouchent les espaces entre les bâtiments. Passage près d'un check-point à l'est, on observe un contrôle d'identité, on rentre dans un quartier ancien, la première rangée de maisons est en ruine, de grandes marques peintes en bleu indiquent l'interdiction de rénover. Les voiries, larges ruelles en pentes sont réhabilites en premier, les réseaux sont enterrés, l'écoulement et le captage des eaux pluviales soigneusement aménagé. Le travail se fait par zones, un bureau d'ingénieurs par zone, une zone comprend une dizaine de projets comportant chacun de 2 à 5 logements.

Un relevé des niveaux en plan est établi pour chaque projet. Les logements finis et habités sont simples avec une salle d'eau et une cuisine, les équipements sont minimum mais suffisants, l'architecture intérieure est restituée, y compris les décorations, le staff des voûtes notamment. Nous visitons plusieurs zones dans différents quartiers, le travail entrepris est impressionnant. On ne s'arrête pas, nous dit l'ingénieur, quand on est bloqués quelque part, on attaque un autre secteur. Un architecte nous explique qu'ils améliorent toujours les procédés, qu'ils les adaptent à chaque chantier.

Concernant les sites archeologiques, peu de travail est effectué car ils n'ont pas les moyens financiers. Si quelque chose est découvert, ils l'ensevelissent et ne le fouillent pas. Nous avons vu le cas dans une rue, où le HRC a découvert une tombe lors de l'aménagement d'infrastructures dans la rue, ils ont laissé la tombe en place et au dessus ils ont construit un escalier pour ne pas l'endommager.

Visites autour d'Hébron.

Un site archéologique, le puit de Ram Al Khalil, sur un grand périmètre rectangulaire clôture, des ruines romaines et byzantines sont visibles, l'enceinte notamment.

Yatta, un village recommandé par les guides où le patrimoine architectural ottoman disparaît au rythme sans doute d'une maison par mois, par manque d'entretien et surtout par démolition. Ces maisons ne sont pas adaptées à la vie moderne telle que la voient les Palestiniens qui préfèrent les détruire et construire du neuf.

A " Beni Naim " on se rend sur une hauteur d'où l'on voit la mer morte et les montagnes jordaniennes. Des enceintes, des constructions de type ottoman abrite des tombeaux et se prêtent à des explications religieuses et légendaires.

Pour nous rendre à Twaneh, nous devons emprunter une route palestinienne en terre, coupée par des blocs de pierre et des tas de terre que notre chauffeur peut difficilement contourner. Ce village isolé au bord du désert, coupé de l'arrière pays par une route réservée bordée par un mur bas qui suffit a empêcher tout passage d'animaux, de voitures, avec une seule interruption de 2 mètres de large sur plusieurs km. C'est l'emplacement du futur mur. Deux colonies sont installées sur la crête proche, les colons attaquent les enfants sur le chemin de l'école. Des volontaires Christian Peace Team (CPT) qui les protégeaient ont été attaqués eux-mêmes par les colons, depuis, l'armée est chargée d'accompagner les enfants : elle ne respecte pas les horaires de l'école, et les volontaires passent leur temps à leur téléphoner pour leur rappeler l'heure. Les militaires eux-mêmes ont été encerclés et bloqués par les colons, les enfants se réfugiant dans la voiture blindée. Le village, des constructions très simple en pierres sèches, est mal entretenu. Il n'y a plus qu'un seul puit. Nous croisons les volontaires Doura. La municipalité nous fait visité des quartiers rénovés luxueusement.

Parcs publics avec fontaines, piscines, etc. Des plaques signalent les donateurs européens. Démesuré et peu convaincant surtout après avoir vu la misère de Twaneh.

 

Jeudi 22

Transport en taxi à Jérusalem. Plaques palestiniennes, nous passons par Bethlehem. Changement de taxi au check-point à la sortie d'Hébron.

Changement pour un car à l'entrée de Bethlehem. Arrivée au "terminal", compliqué, monumental, triste, ridicule. Le mur qui, dans un paysage immense, coupe le pays en deux, est tragique. A l'intérieur du terminal, tourniquets, cages grillagées, longue file d'attente tendue, résignée ou rigolarde des Palestiniens, au-dessus soldats sur des passerelles, écriteaux "laisser cet endroit propre", "interdiction de fumer", cameras, haut-parleurs, (micros?), portiques magnétiques, tapis roulants, le rythme lent des feux rouge-vert qui commandent le blocage des tourniquets est automatique ou irrégulier, mais quand nous sortons les gardes dorment ou font semblant de dormir dans leur cabines.

Rendez-vous shlomzion 4 à 14h. Le nouveau local de l'International Comittee Against House Demolitions (ICAHD) jouxte l'entrée de l'Alternative Information Center (AIC), duplex avec espace de scène, on sent que c'est géré par des jeunes. Yossi ... qui est un jeune réfractaire au service militaire, viré pour motifs "psychologiques" nous fait d'abord un exposé.

Jérusalem est le plus grand territoire communal d'Israël. L'annexion de ce territoire en 1967 n'a jamais été reconnue par la communauté internationale.

Ce territoire est maintenant isolé du reste de la Cisjordanie par le mur dont la construction s'achève. Une politique active de judaïsation est menée depuis 1967. Les palestiniens de Jérusalem ont une carte de résident qui leur donne droit à la sécurité sociales, ils ne votent pas, ils perdent la qualité de résident s'ils quittent provisoirement Jérusalem et sont renvoyés de l'autre côté du mur.

Le tour en bus se fera presque entièrement à l'est de la ligne verte. Nous contournons la vieille ville et descendons la vallée du Cedron. Arrée au site archéologique de Inzevit, renommé "Cité de David", sous les remparts, exploité (fouilles et visites) par des colons.

Plus bas, un autre site archéologique a été l'occasion de démolir 95 maisons autour du site. Le projet d'en démolir 1000 de plus a provoqué des manifestations, notamment avec le soutien d' ICAHD, pour le moment le projet est gelé. C'est "le Jardin".

Arrêt au pied d'une colline sur la crête de laquelle sont bâtis de hauts bâtiments marqués par des drapeaux israéliens. Yossi nous explique qu'ils ont été construits par la mafia et collaborateurs palestiniens pour le compte des colons avec la complicité de la Municipalité. Ils ont construits, installé des Palestiniens, la police a évacués les habitants et les colons se sont installés.

Arrêt en hauteur avec vue sur le mur en premier plan ferme par le terminal Est, puis au loin sur Maale Adunim, puis sur le désert. Le plan est de prolonger le mur à l'est pour englober Maale Adunim.

Le mur à Abu Dis. On prend la grande route reliant Jérusalem à Jéricho et Aman. Elle est coupée net à Abu Dis par le mur. Le mur sépare des Palestiniens de Palestiniens, la ville est coupée à vif (cut in the flesh).

La grande station service a fermé, nous observons deux points de passages gardés par des gardes-frontière et ce que nous identifions comme une milice privée.

Yossi est hors de lui, prêt a insulter ouvertement les soldats. En Israël, tout le monde a une arme.

Direction Maale Adunim par une large route toboggan. Traversée de Maale Adunim, cité balnéaire au bord du désert, parterre fleuris, oliviers millénaires replantés au milieu des rond-points.

Au retour Yossi précise quelques positions politiques. Nécessité de campagnes de boycott en Europe. Quant à la campagne contre le tramway Pizget-French Ill - Jerusalem, c'est une campagne très importante a mener en Europe et aux USA, ici, il est difficile de mener campagne contre un moyen de transport public efficace et écologique.

 

vendredi 23

Nous avons rendez-vous avec Jean-Baptiste Humbert de l'Ecole biblique et archéologique française de Jérusalem. Il nous brosse un portrait plutôt pessimiste de l'archéologie palestinienne : manque de formation et d'intérêt, les grands archéologues palestiniens sont partis. Par contre, les israéliens ont changé leur politique de fouilles et actuellement la recherche israélienne est correcte.

Visite "la colonisation de Jérusalem par les toits" avec Georges, arménien.

Avant de commencer la visite nous nous rendons a l'enterrement de la dernière survivante du génocide arménien de 1915, morte à l'âge de 102 ans.

Nous commençons la visite par le quartier arménien, ce dernier est très convoité par les israéliens qui dans un éventuel découpage de Jérusalem veulent garder ce quartier pour eux. Nous avons tout au long de cette visite une nouvelle image de Jérusalem et de ce qui s'y passe. Dans de nombreuses rues, et cela quelque soit le quartier, les colons investissent maison après maison. Pour leur protection et leur sécurité, des chemins d'accès réservés ont été aménagés sur les toits pour leur déplacements. Par les maisons annexées et les chemins sur les toits, de nombreuses familles palestiniennes ne peuvent plus vivrent ouvertement et tranquillement. Comme a Hébron, certains Palestiniens doivent installer des grillages dans leurs cours pour retenir les déchets lancés par les colons. Dans les ruelles palestiniennes, les colons circulent librement pour se rendre à "leurs" bâtiments. Les maisons des colons sont surprotégées : cameras, grillages sur les vitres, portes blindées. Georges nous fait passer dans une petite ruelle sombre et insalubre, depuis 10 ans un colon vit là avec sa femme et son fils, tous deux traumatisés, apeurés. Comment peut-on imposer à sa famille une telle vie. Nous terminons la visite près du Saint Sépulcre où une colonie surplombe le quartier. Des grillages et systèmes de sécurité impressionnants protègent des aires de jeux pour les colons.

 

Mission "Patrimoine" - juin 2006


 

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