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Le 1er mai à Al Ma’sara
mahmoud Zwahre
Mahmoud Zwahre , Maire d’Al Ma'sara
APPEL à souscription
pour aider le financement des frais judiciaires et des cautions
des activistes d’Al Ma’sara

Alors que nous défilions à l’occasion du 1er mai sous un ciel ensoleillé à Genève, les habitants du petit village d’Al Ma’sara en Cisjordanie ont fait de même. Sauf qu’au lieu de terminer la manifestation aux Bastions dans une ambiance de fête, sept personnes ont été arrêtées par l’armée israélienne et une dizaine de personnes ont été blessées par des gaz de lacrymogène et des bombes assourdissantes. Deux des personnes arrêtées, Haggai Matar, pacifiste israélien et Tim Stocker, pacifiste anglais travaillant pour le Holy Land Trust ont été expulsées de Cisjordanie tandis que les cinq palestiniens, ‘Azmi Sheukhi d’Hebron, Mustafa Fawagreh d’Um Salamoneh, Mohammad Brajiya, Hasan Brajiya et Mahmoud Zwahre d’Al Ma’sara ont été détenus dans la prison israélienne de Gush Etzion. Pendant plus de 10 jours. A ce jour deux sont toujours détenus.

Que reproche-t-on aux gens d’Al Ma’sara? Ce village au sud de Betléhem a vu, dans ces dernières années, plus de 30% de la superficie de ses champs d’oliviers et de vignes confisquée par Israël. La construction du « Mur de séparation » oblige… Là où le bât blesse, c’est que ce « mur d’Apartheid » se trouve à une quinzaine de km à l’est de la Ligne Verte, en plein territoire palestinien. Au lieu de suivre un tracé nord-sud, le long de la frontière, le mur fait un grand crochet est-ouest au sud des colonies illégales de Gush Etzion, brisant ainsi la continuité géographique de la Palestine. Plusieurs centaines d’hectares de champs ainsi que des sources d’eaux palestiniens ont été confisqués au nom de la « sécurité ». En raison de ces expropriations de terres cultivées, de plus en plus d’agriculteurs ont été obligés de chercher du travail à Betléhem où ils forment une main d’œuvre bon marché et flexible pour les entreprises israéliennes.

Les habitants d’Al Ma’sara refusent d’abdiquer et de se soumettre. Ils refusent cette colonisation illégale de leurs terres. Depuis 2 ans, ils organisent chaque vendredi une manifestation non-violente pour tenter d’avoir accès à leurs champs. Ils sont souvent accompagnés par des activistes israéliens et des internationaux solidaires. Au mois de novembre 2008, une mission civile du CUP s’est rendue dans ce village. Nous avons parlé avec le maire et les habitants et nous avons participé à la manifestation non-violente. Face à des soldats israéliens brandissant des mitraillettes et dressant des fils barbelés nous avons vu des hommes, femmes et enfants manifestant de manière non-violente. En janvier 2009, le maire du village, Mahmoud Zwahre, un des 5 détenus, avait donné une conférence à la Maison des Associations de Genève, où il avait témoigné de la résistance de son village.

Malgré les arrestations du 1er mai, les habitants d’Al Ma’sara ont refusé de se laisser intimider. Le vendredi 8 mai, ils ont maintenu leur manifestation hebdomadaire malgré le déploiement de l’armée israélienne autour du village. Cette manœuvre avait pour objectif d’empêcher une vingtaine d’activistes israéliens et internationaux de se joindre à la protestation pacifique. Les manifestants ont exigé la libération sans accusation ni procès des cinq détenus Palestiniens. Le 12 mai trois des activistes, dont le maire Mahmoud Zwahre ont été libérés moyennant une caution de NIS 50'000, soit 13'438 CHF, une somme énorme pour les Palestiniens. Mais Muhammad Brajiya est toujours en attente de son audition et le cas d’Hasan Brajiya est très inquiétant: il avait été arrêté l’an dernier lors d’une manifestation pacifiste et du coup il risque une peine de prison ferme... Leur avocat est très préoccupé par le durcissement des peines.

Les forces d’occupation israéliennes ne cachent pas leur intention d’étouffer par tous les moyens les manifestations pacifistes hebdomadaires contre le Mur d’Apartheid organisées par les Palestiniens en Cisjordanie.

Le CUP a décidé de lancer une souscription pour aider le financement des frais judiciaires et des cautions des activistes d’Al Ma’sara.


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CUP - Genève

 

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- CUP 14/05/09

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“Ils n'ont rien fait, mais nous ne pouvons pas les relâcher et ils doivent payer”
email de Mahmoud Zwahre - 17/05/09

Au tribunal

Nous sommes allés au tribunal trois fois.

La première fois c'était le lundi 4 mai, trois jours après notre arrestation. Quand nous sommes arrivés à la Cour l'avocat a commencé notre défense en donnant au juge un DVD montrant nos activités lors de la fête du Travail. Le juge regarda le film pour évaluer ce qui pouvait être dangereux dans nos activités et si nous étions une menace pour la sécurité de l'Etat, l'avocat demanda au juge de nous relâcher rapidement. Ensuite le procureur déclara que nous étions une source de danger pour l'Etat et qu'il ne voulait pas que nous soyions libérés avant l'acte d'accusation, car selon lui "ils frappent les soldats et provoquent des problèmes avec les soldats", arguant que ce phénomène dangereux se répète en de nombreux endroits.

L'avocat fit remarquer que 7 personnes avaient été arrêtées, dont un israélien et un britannique relâchés après 4 heures, alors que les autres ne furent pas relâchés; il demanda pourquoi cette distinction entre des civils. Puis le juge dit: "je n'ai pas trouvé de preuve qu'ils représentent une source de danger contre l'armée, donc j'ordonne qu'ils soient relâchés maintenant, mais contre une caution de 5000 NIS". A quoi le procureur répliqua: "Nous avons le droit de faire appel contre cette décision jusqu'à ce que nous ayons déposé l'acte d'accusation." Et le juge dit "OK. nous vous accordons deux jours pour le faire" et ils nous ramenèrent en prison.

Nous revînmes au tribunal le jeudi 7 mai, le même scénario se répéta encore une fois avec un autre juge, mais il augmenta la caution à 10000 NIS. Le procureur répéta qu'il avait besoin de plus de temps pour préparer l'acte d'accusation et que c'était son droit. Le juge dit "OK. je vous laisse 3 jours de plus, mais c'est la dernière fois."

A la fin nous retournâmes au tribunal le mardi suivant et le procureur ne présenta aucune accusation contre nous, mais le juge exigea des cautions de 20000 NIS pour Mahmoud, 20000 NIS pour Azmi, 10000 NIS pour Mustafa.

 

Au tribunal pour Mohammed Brijya et son frère Hasan

C'est encore plus compliqué pour eux, car ils ont été arrêtés auparavant en 2007 et 2008 lors de manifestations, ce qui représente une bonne excuse pour le procureur pour faire appel contre eux, et donc il cherche à retarder le procès le plus possible.

Le plus étrange c'est qu'ils veulent nous punir en nous gardant en prison le plus longtemps possible sans raison; et en plus ils nous font payer des cautions en guise de punition collective.

 

Le trajet de la prison au tribunal

J'ai vu Jérusalem, je l'ai traversée.
Le pire moment c'était quand nous avons entendu le son des sirènes des voitures de police quand ils sont venus nous chercher à la prison.

Ils nous ont appelés et ont commencé à nous punir nous liant les mains et les jambes, nous forçant à courber la tête, alignés à la queue-leu-leu les mains sur les épaules du précédent, nous poussant dans la voiture spéciale qui semblait une caverne où l'on ne pouvait se voir les uns les autres, 5 personnes dans un espace fait pour deux, avec les pires soldats que j'ai rencontré de ma vie, je les entendais parler entre eux parfois en hébreu parfois en russe.

Quoi qu'il en soit, nous avons pu traverser Jérusalem, j'ai réussi à sourire mais je n'ai pas pu la voir.

 

Les jours en prison

Ce furent les jours de la pire humiliation de la part des soldats, particulièrement quand ils nous comptaient ils nous forçaient à nous asseoir sur nos genoux, les mains dans le dos, la tête baissée, sans parole ni mouvement, vêtus d'habits spéciaux.

Sans compter la nourriture qui vous fait souffrir tout le temps parce qu'elle est toujours avariée, la situation sanitaire est pire là-bas car il n'y a rien de plus que de l'aspirine quel que soit le mal dont vous souffrez. Nous avons déclaré à plusieurs reprises que nous refusions de manger, en grêve à cause des conditions décrites ci-dessus. Ils sont venus pour négocier, nous leur avons dit que loin de toute considération politique nous sommes des humains et devons être traités comme tels, "il n'est pas nécessaire de nous asseoir de cette manière durant l'appel, ni de baisser le tête. Quel genre d'humiliation vous utilisez contre nous? nous voulons que cela cesse, c'est une honte de nous traiter ainsi, nous ne sommes pas à Guantanamo, nous sommes en 2009 pas au Moyen-Âge européen."

...et ce n'est qu'une petite partie de ce qui se passe dans les prisons pour plus de 11'000 prisonniers palestiniens.

 

Mahmoud Zwahre


 

CUP adresse